Cluny, un trésor exceptionnel
Exposition permanente
Découvrez l’exposition permanente du trésor monétaire de Cluny révélé lors des fouilles archéologiques de 2017 !
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Tarif
Droits d'entrée habituels
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Public
Tout public
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À noter
À voir sur le parcours de visite, dans le passage Galilée, de l'abbaye de Cluny
Traductions disponibles en anglais -
Renseignements
03 85 59 12 79
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Le parcours de visite de l’abbaye de Cluny s’enrichi ! Découvrez l’exposition permanente du trésor monétaire de Cluny révélé lors des fouilles archéologiques.
En septembre 2017, les fouilles archéologiques menées dans les jardins de l’abbaye de Cluny par l’Université Lyon 2 – CNRS UMR 5138 et dirigées par Anne Baud et Anne Flammin ont révélé un incroyable trésor monétaire : plus de 2 200 deniers et oboles clunisiens en argent et 21 dinars en or. Ce trésor a été trouvé sur le site de l’ancienne infirmerie, complètement détruite à l’occasion des grands travaux de reconstruction au milieu du XVIIIe siècle. Alliant à la fois objets et monnaies d’or et d’argent, il pose de nombreuses questions sur les motifs de son enfouissement et sur l’identité de son propriétaire.
C’est la première fois qu’un tel trésor monétaire, réuni dans un ensemble clos, est retrouvé !
Alexis Grattier / Université Lyon 2
Après restauration et étude approfondie, une grande partie du trésor sera installée au cœur de l’abbaye dans le passage Galilée à l’été 2025, venant ainsi enrichir le parcours de visite. À cette occasion, la scénographie globale du passage Galilée, galerie qui reliait le cloître et la Maior ecclesia, et qui présente des vitrines contenant des reliquaires, sera repensée, en remettant en valeur l’éclairage architectural de la galerie et en disposant les vitrines latéralement en cohérence avec l’usage du lieu. Le trésor constitue un apport significatif aux collections de l’abbaye, puisqu’il est composé de 2 113 deniers clunisiens et de 150 oboles enveloppés dans une bourse en tissu doublée de cuir, mais aussi une petite bourse en peau contenant une bague avec un sceau accompagnée de 21 dinars arabes en or, un lingot composé d’une feuille d’or repliée, placé dans une petite poche en cuir et une pastille dans le même métal précieux.
L’ordre de Cluny essaimait alors des prieurés dans tout le monde occidental. Par un réseau complexe d’échanges à travers l’Europe, les importantes possessions de Cluny faisaient remonter leurs revenus jusqu’à la maison mère, autorisée à frapper sa propre monnaie depuis le Xe siècle. Les oboles et deniers d’argent sont ainsi pour la plus grande partie issue du monnayage de l’abbaye, même si certains proviennent d’autres centres monétaires français (Meaux, Paris, Orléans, Chalons). La bague sigillaire en or et les 21 dinars en or frappés en Afrique du Nord (atelier de Nul Lamta) et dans l’Espagne musulmane d’al-Andalus (Almeria, Séville et Grenade) entre 1120 et 1144 sont eux beaucoup plus rares. L'abbaye de Cluny avait des contacts avec l'Espagne, qui était alors dans la sphère d'influence musulmane, il est donc logique d'y retrouver des dinars. Toutefois, à ce jour, les archéologues n’ont découvert que 10 échantillons de dinars en or en France, ce qui montre que de tels échanges étaient réservés aux personnages importants.
Patrick Tournebœuf - Tendance floue / Centre des monuments nationaux
En plus du trésor monétaire, le passage présentera la hampe de la crosse d’un abbé de Cluny, dite crosse de saint Hugues, abbé de 1049 à 1109, ainsi que sa châsse, exécutée
au milieu du XIXe siècle. La présence du bâton de saint Hugues complète les précédents dépôts effectués par la DRAC Auvergne au CMN (2019), des reliquaires de saint Odon, de saint Benoît, de saint Blaise et de saint Lazare, commandés pour l’abbaye de Cluny aux XVIIe
et XVIIIe siècles. Ces quatre reliquaires en bois doré rappellent l’importance historique et spirituelle du culte des reliques au sein du monachisme clunisien et de l’abbatiale même.
Les vitrines seront renouvelées afin d’harmoniser la présentation du passage avec la muséographie existante dans le petit cloître. Une médiation sur le trésor, expliquant sa découverte et sa composition et présentant les résultats des analyses scientifiques et sa restauration sera mise en place. La vitrine permettra la bonne conservation des divers éléments du trésor. Une empreinte du sceau sera présentée à côté de la bague pour une meilleure lisibilité. Enfin, le dispositif de sécurité du passage Galilée sera renforcé.
Damien Lachas / Centre des monuments nationaux
La plus belle pièce du trésor est sans aucun doute l’anneau sigillaire en or, comprenant un large chaton au centre duquel se trouve une intaille antique en sardoine rouge. Celle-ci figure le héros Hercule représenté en buste et jeune. Autour de l’intaille est gravée, dans le cerclage en or, l’inscription « A VE TE » (salutation latine). Les anneaux sigillaires sont couramment attestés au Moyen Âge entre le XIe et le XIIe siècle. Un tel bijou valait plus que tout le reste du butin réuni. Il est difficile cependant de retracer son cheminement à travers les siècles, et de savoir si l’anneau était privé ou s’il possédait une fonction officielle. La gravure AVETE renvoie à l’évangile de saint Matthieu (28, 9), dans lequel le Christ ressuscité, apparaissant aux saintes femmes venues au tombeau, leur adresse le salut « Avete », avant qu’elles ne se prosternent à ses pieds pour l’adorer.